à Propos


Viviane de Montalembert


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SUITE… 

 

 

 
 
Qu’est-ce que croire ?

 
On entend dire souvent : "J’ai la foi", ou : "Je n’ai pas la foi", comme si croire était un avoir, un paquet-cadeau tombé du ciel, octroyé on ne sait comment, à certains et pas à d’autres par un Dieu capricieux. On dit encore : "J’ai perdu la foi". Perdrait-on donc la foi comme on perd un sac à main ou un trousseau de clés ? La foi serait-elle alors chez le croyant si volatile qu’elle échappe au premier faux-pas ou à la moindre incartade ?

Il est vrai que dans toutes les religions, croire peut aussi être une construction mentale, une posture, un scénario avantageux, un piédestal d’où l’on se permet de juger le monde sans qu’il vous atteigne. Dans ce cas, toutes les religions se valent et l’on peut pratiquer sa religion, en changer, ou devenir athée, sans qu’il en coûte rien, sans véritablement s'en trouver altéré. Croire en l’invisible seulement — Dieu dans son ciel — ne coûte pas grand-chose. Il suffit à l’homme d’en décréter les formes et de s’en emparer. Pratiquer les commandements autorise ainsi à plier l’échine tout en se rengorgeant. La chair est peu concernée. Mais c’est croire au visible qui est difficile, laborieux même, et long à apprivoiser.

Croire au visible impose de voir. Et voir impose continûment de cohabiter, avec les êtres et les choses et d’en être… bouch’bée ! Plus qu’une opération mentale, un résultat de la pensée ou de la volonté, croire est une sensation charnelle. Croire se confond avec la sensation d’exister vraiment, ou de le désirer ardemment. Croire ne se fait pas sans la chair, sans sa laborieuse traversée des êtres et des choses, sans ces moments d’illumination où, du visible, surgit la nouveauté, la surprise — ces instants où la rencontre se fait, avec une œuvre d’art, une feuille tombée d’un arbre, le trille d’un oiseau ou quelqu’un qui vous parle.

Croire, qu’on le sache ou non, ne se fait pas sans Dieu, celui que la Bible nomme "Yahvé — Je suis" (Exode 3, 14). Ce Dieu-là sait la nécessité pour un être humain d’exister vraiment, parce qu’il porte en lui-même cette nécessité de façon essentielle et irréversible. Il connaît ceux qui, par cette exigence, sont de sa race (Ac 17, 29-29), de quelque appartenance qu’ils soient, avec ou sans religion, peu importe. Dieu est à demeure dans le monde avec ceux qui pensent, qui agissent, qui créent… Car, exister vraiment, nécessairement doit se partager. 
 
Viviane de Montalembert 11 07

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