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Renaud Escande

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 Philosophie

 

 
Le déni d’humanité, manifesté dans une mesure jamais atteinte par les régimes totalitaires au cours du xxe siècle, devait susciter un retour de l’humanisme et de ses incontournables exigences si tragiquement bafouées. Ce sursaut, signifié par la Déclaration universelle des droits de l’homme, inspira une littérature de témoins (Hannah Arendt, Elie Wiesel, Primo Lévi, Emmanuel Lévinas), qui devait marquer de façon indélébile la conscience de nos contemporains : on ne devrait jamais plus revoir cela. Le fléau allait pourtant reprendre très vite son insidieuse pénétration de nos sociétés, l’inhumain ayant pris le parti, plutôt que de heurter de front, de s’insinuer de façon sournoise à travers le laisser-aller, la médiocrité, la vulgarité, l’irrespect, la veulerie… autant d’atteintes rendant vulnérable la dignité de l’homme. Si minable qu’il semble insignifiant, le mal banalisé surprend la vigilance d’une société dont l’avachissement et la permissivité n’ont cessé d’abaisser le seuil de tolérance. Des voix se sont faites entendre (Michel Henry, Jean-François Mattéi), mais s’il est certes opportun de dénoncer cette « barbarie intérieure », il nous a semblé indispensable d’établir un diagnostic de la maladie, en partant du constat de la dérive sémantique des mots homme, humain, humanité, humanitaire, humanisme… de leur usage canonique à leur acception actuelle. L’appauvrissement de ce vocabulaire, son usure que traduit une inflation sans précédent, ne sont-ils pas l’indice d’une perte de sens et de sensibilité pour tout ce qui regarde l’homme ? Ce constat établi, nous avons voulu faire juge de notre temps l’humanisme des pères fondateurs, celui de la grande Renaissance européenne (Nicolas de Cues, Valla, Ficin, Pic, Bovelles, Erasme, Budé, Montaigne). Confrontation, ô combien, éloquente ! Reste-t-il aujourd’hui quelque chose de ce qu’Augustin Renaudet avait justement appelé le « mysticisme de la noblesse humaine » ?
 
 Renaud Escande 03 11
Philosophe, Pierre Magnard est un spécialiste de la Renaissance. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il s’est formé à la philosophie en l’enseignant. Il a coutume de dire qu’il ne reconnaît d’autres maîtres que ses propres disciples. 

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