De tout temps l’homme s’est efforcé de remédier au caractère absurde et fragmentaire de son existence en tentant de comprendre sa condition au sein de cette communauté d’être originelle que constitue la structure quaternaire – Dieu, l’homme, le monde, la société–, à laquelle il participe sans connaître son rôle. Israël et la Révélation, premier des cinq tomes d’Ordre et Histoire du philosophe politique Eric Voegelin (1901-1985), brosse « la première histoire des symboles israélites de l’ordre ».
Le symbole de la Révélation faite à Israël se détache sur la toile de fond des symboles à partir desquels les civilisations cosmologiques de l’ancien Proche Orient ont élaboré leur ordre politique en tant qu’analogon du cosmos. Accomplissant pour la première fois un saut dans l’être en découvrant que l’être transcendant au monde est la source de l’ordre, Israël est devenu le peuple élu, le messager d’une nouvelle vérité dans l’histoire, valable pour toute l’humanité. L’histoire n’est toutefois pas un long fleuve tranquille et dès lors qu’Israël réclama un roi « comme les autres nations », le conflit entre l’ordre temporel et l’ordre divin fut inévitable. « Israël et la Révélation sera un “must” dans les séminaires théologiques et parmi les membres du clergé car, si incroyable que cela paraisse, aucun livre n’a jamais été écrit sur les idées politiques d’Israël. En outre, la partie sur Israël est particulièrement bien rédigée et devrait par conséquent séduire un grand public intéressé par l’histoire juive », écrivait Eric Voegelin : aux lecteurs français d’en juger.
* Aux Éditions du Cerf, coll. Nuit surveillée