Dès les commencements, Dieu établit un rapport étroit entre l’humain et l’arbre : l’homme et sa femme reçoivent l’ordre de « porter du fruit » (Gn 1, 28) ; Adam est placé au milieu d’un verger dont il est le cultivateur, mais un arbre lui est cependant interdit (Gn 2) . De même on évoquera plus tard les enfant comme les « fruits du ventre » (Gn 30, 2). Cette relation n’est ni une rencontre fortuite ni une simple imagerie poétique. Quel est ce lien qui nous unit aux arbres ? Quel enseignement donnent-ils à l’homme, chargé de les entretenir ? Relisant les premiers chapitres de la Genèse, l’auteur et le lecteur seront amenés à monter dans des arbres ou à en descendre, et à contempler un étonnant fruit, cloué à un arbre, qu’il est bon de manger.
EXTRAIT :
« Au milieu des arbres, un personnage inquiétant propose à une jeune femme un fruit appétissant ; ce fruit va lui donner la mort, mais sans la tuer vraiment. Où sommes-nous ? En Genèse 3 ou bien dans… Blanche-Neige ?
Les arbres, les fruits de l’arbre, voilà des réalités présentes dans beaucoup d’histoires que les hommes racontent depuis longtemps. Il n’est pas nécessaire d’imaginer une reprise sécularisée de la Genèse dans le conte de Grimm. La forêt merveilleuse qui recèle pourtant un danger, le fruit qu’il ne faut pas prendre malgré son aspect engageant, ce sont là des thèmes de toujours, intimement mêlés à l’expérience humaine, au discernement nécessaire pour traverser la vie. C’est dans ces situations fondatrices que la Bible commence et qu’elle y montre Dieu présent. (…) L’arbre qui plonge ses racines dans le sol où sont les morts, qui se dresse sur la terre des vivants, qui balaie le ciel de ses branches, montre à Adam les trois strates o son humanité est questionnée. D’où vient la vie ? Où va-t-elle ? S’il est un Créateur, n’assure-t-il pour ses créatures qu’une vie éphémère ? » (p. 3-4)
