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Le baptême du Seigneur Affusion et effusion baptismales
La vie publique du Christ est sertie entre deux baptêmes, enserrée d’eau et de sang4 : le Jourdain et le côté transpercé, l’eucharistie et la croix. La vie publique du Christ est enchâssée dans sa volonté d’être confondu avec les pécheurs. Elle s’inaugure par cet acte où il se fait, comme eux, baptiser au milieu des coupables ; plus tard, elle s’achèvera par son exécution où il sera exposé entre deux malfaiteurs. Celui qui enlève le péché du monde, accomplit le salut des pécheurs dans une communion de chair avec eux, totalement mêlé à eux tous, emmêlé. Au Jourdain, le ciel s’ouvre pour l’Esprit qui fond sur lui avec la voix du Père ; à la croix, Jésus remettra l’Esprit dans les mains du Père. Moi, je vous baptise avec de l’eau… Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu5. Le baptême est bien un don d’Esprit et de Parole : Tu es mon bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie6. Le baptême est avant tout une déclaration d’amour de la part de Dieu, avec son engagement définitif envers chaque être humain dans lequel il trouve sa joie. Il ne dépend donc pas d’un cérémonial et ne peut pas être soumis aux hommes. Jean baptise dans le fleuve, Jésus, lui, dans l’Esprit Saint et le feu. Le baptême d’eau relève des hommes, il passe par un rite de purification, un signe, une inscription, tandis que le baptême dans l’esprit appartient à Dieu seul et délie de tout. Jésus, avec les pécheurs, se soumet au rituel du bain, mais pour l’affranchir complètement. Depuis son immersion dans les eaux et la déchirure des cieux, le baptême par l’Esprit est son œuvre, libre, au cœur d’une entente intime et secrète avec celui qui le reçoit, libre également. La relation avec Lui est de personne à personne, c’est entre Lui, libre, et un autre, libre pareillement. L’invitation est universelle7 et l’acquiescement strictement personnel. Quand l’homme y consent, il s’agit bien d’un baptême dans le feu, un brasier ardent qui brûle sans consumer, à la manière du buisson de Moïse8 ; il est l’épreuve de l’or vérifié par le feu9. Avec le prophète Isaïe nous sommes sûrs de cette promesse de Dieu : Quand tu traverseras les eaux, je serai avec toi, les fleuves ne te submergeront pas. Quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne te brûleras pas, la flamme ne te consumera pas10. Jean Pierre Brice Olivier 01 19
1. Habaquq 3, 15 : Tu as foulé, de tes chevaux, la mer et le remous des eaux profondes. 2. Luc 12, 49-50 : Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et combien il me tarde qu’il soit accompli ! 3. Genèse 1, 2 : Le souffle de Dieu tournoyait au-dessus des eaux. 4. 1 Jean 5, 6 : C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. 5. Luc 3, 16 : Moi, je vous baptise avec de l’eau […] Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. 6. Luc 3, 22 : Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. 7. Tite 2, 11 : La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. 8. Genèse 3, 2 : L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer. 9. Psaume 65, 10-12 : C'est toi, Dieu, qui nous as éprouvés, affinés comme on affine un métal. Tu as mis des mortels à notre tête ; nous sommes entrés dans l'eau et le feu, tu nous as fait sortir vers l'abondance. 10. Isaïe 43, 2 : Quand tu traverseras les eaux, je serai avec toi, les fleuves ne te submergeront pas. Quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne te brûleras pas, la flamme ne te consumera pas. |