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Renaud Escande

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Philosophie

 

Les deux souverainetés et leur destin
Le tournant Bodin - Althusius

de Gaëlle Demelemestre

La souveraineté, comme forme d’expression du pouvoir politique, figure parmi les concepts juridico-politiques les plus opératoires, les plus usités. Inventée au xvie siècle par un juriste français, Jean Bodin, elle fait florès en donnant au monarque la base conceptuelle lui permettant de ressaisir l’ensemble des compétences politiques. Par son office, le pouvoir devient la puissance normative s’exerçant également sur tous les citoyens, dans une relation verticale univoque, qui bientôt prendra la figure de l’État.

Pourtant, en cette période charnière entre l’universalisme finissant du Moyen-Âge et la société moderne, un autre penseur allemand, Johannes Althusius, lui-même juriste, inversait la logique de la souveraineté bodinienne pour la reconnaître au « peuple organisé ». Interprétée à partir d’un axe d’intelligence non plus hiérarchico-centralisé, mais coopérativo-fédéraliste, elle est ici comprise comme unité d’action d’une république composée d’associations plus ou moins développées, détentrices des droits nécessaires à leur autonomie. Une tout autre représentation de la nature de la société, de la finalité du pouvoir et de ses modes opératoires, se dégage alors.

Deux conceptions de la politique venaient de s’ouvrir. Si l’Histoire choisît la voie ouverte par Bodin, renforcée par Hobbes et accomplie par Hegel, notre propre époque de remise en question de la forme étatique nous semble propice à la reprise de l’alternative ouverte par Althusius au pouvoir centralisé, dont on peut mettre en lumière, chez Locke et Montesquieu, la trace d’une filiation. Exposant ces deux théories de la souveraineté en vis
-à-vis, le présent ouvrage souhaite fournir les arguments d’un débat informé sur la souveraineté d’’Etat.     

Renaud Escande 09 11

Aux Éditions du Cerf, coll. Nuit surveillée, 286 pages.

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