Jean Pierre Brice Olivier

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SUITE… 

28ème dimanche du Temps Ordinaire
 

Le preux Samaritain lépreux
Luc 17, 11-19


L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu… L’un d’entre eux, il était là au milieu d’eux. Sa solidarité d’infortune est une communion de chair. Sa chair altérée, la chair défigurée des lépreux. Fraternité d’amputation, de misère. Alliance contrainte à cause de la même affection, l’un mêlé à eux par une comparable indigence. L’un d’eux subit la même exclusion attachée à la même accusation, dans cette familiarité obligée en dépit de sa singularité. La parenté est impérative, mais elle n’est qu’apparente. En vérité, l’un d’eux n’est pas comme les autres. D’ailleurs, il est samaritain. Celui-là, l’un d’eux, est distinct, autre, étranger.
 
Jésus lui-même l’honore de ce titre : il n’y a que cet étranger ! Étranger à ses semblables, différent contre toute apparence et malgré l’égale altération de son corps. Opposé dans son attitude. Autre dans son cœur. Spontanément, tandis qu’eux vont se montrer aux prêtres, lui retourne vers Jésus. Il rend gloire à Dieu. Il sait. L’évangile ne fait pas ici l’éloge du remerciement dans un monde sans merci. Celui qui les a envoyé se montrer aux prêtres fait œuvre de vie. C’est l’œuvre de Dieu, l’un d’eux le sait, bien qu’il soit schismatique et pécheur au regard de la loi religieuse. Il ne s’agit pas de gratitude mais de reconnaissance. Tandis que les neuf vont se présenter aux prêtres, l’un d’eux, le dixième reconnaît le Christ, unique grand prêtre et étranger identifie Jésus et Jésus ­­- autre étranger - le distingue.
 
Jésus si familier de notre humanité, ignoré, confondu avec les sans-Dieu, condamné parce que dissemblable. Le monde des petits mondes n’admet que des semblables. Jésus n’est pas du monde. Ce samaritain frappé d’impureté non plus. Ils connaissent qu’ils ne sont pas comme les autres et se reconnaissent au-delà des formes communes.

Ils sont en fraternité. Leur rencontre est un échange de la chair, entre Celui qui donne la sienne pour la multitude et celui qui a déjà donné sa chair à la lèpre pour les lépreux. Étrangers du monde, ils sont intimes de la terre et du ciel. Ta foi t’as sauvé. Les dix sont purifiés, l’un d’eux est sauvé.
 
Il fallait bien que par un homme, Dieu soit impliqué dans la disgrâce de la lèpre. Il fallait bien que par cet homme-là, Dieu visite cet abaissement de proscrit. Tous bénéficieront du salut par la grâce d’une double communion de chair, celle entre l’un d’eux et les neuf, en même temps que celle de l’un d’eux avec le Christ. Eucharistie dans laquelle le samaritain est ministre par sa vie donnée.

Jean Pierre Brice Olivier 10 07

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