DiQuid


Philippe Lefebvre

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DiQuid 5
RÉPONSES
1 : B. étranger
On parle d'Othniel en deux endroits du livre des Juges : Juges 1, 12-14, puis Juges 3, 7-11 qui évoque l'avènement d'Othniel comme Juge. Il est dit "fils de Qenaz" : Qenaz est un petit-fils d'Ésaü, autrement appelé Édom (Genèse 36, 11). Édom est un des royaumes ennemis d'Israël. Othniel, comme son frère aîné Caleb qui a contribué à faire entrer Israël en terre Promise, est donc issu d'un peuple étranger, et même traditionnellement hostile à Israël. Il devient le premier des Juges d'Israël, investi par l'esprit du Seigneur.
2 : C. il se déshabille.
Il faut lire ce très beau et mystérieux chapitre : 1 Samuel 19. L'esprit du Seigneur y est présenté comme une personne qui évolue en un étrange et superbe ballet avec Samuel et les prophètes qu'il dirige. Il s'impose à Saül qui ne pense qu'à tuer David. Saül ôte alors ses vêtements, il prophétise et "il s'affaissa, nu, pour tout ce jour et toute la nuit" (1 Samuel 19, 24).
3 : C. sur toute chair.
Joël prophétise un temps où Dieu "répandra son esprit sur toute chair". Joël n'est pas particulièrement tendre avec les nations ; on s'étonne donc de cette parole qui semble concerner tous les humains. Peut-être faut-il entendre toute chair en Israël ? Dans les Actes des Apôtres, Pierre reprend ce passage de Joël (Actes 2, 17-21). L'Esprit vient d'être répandu sur les représentants de toutes les nations qui se trouvent à Jérusalem, ce qui engage à prendre dans le sens le plus large l'expression "toute chair" dans la citation de Joël.
4 : B. avec sa parole
Après avoir parlé des gelées que Dieu envoie sur la terre, le psaume 147, 18 ajoute : "Il envoie sa parole et les fond, il fait souffler son vent (ruah), les eaux coulent". On peut comprendre ruah comme "vent" ou comme "esprit". L'ambiance météorologique milite pour la première solution : les vents tièdes reviennent et dégèlent les sources. Mais, le fait que c'est la parole du Seigneur, et pas un phénomène atmosphérique, qui fond les glaces oriente, de manière non moins plausible, vers le sens de "esprit". Le Père envoie son Verbe et son Esprit en mission sur la terre, dirait-on dans une perspective trinitaire. Tout le psaume 147 tresse ensemble le concret terrestre et le concret divin, au point qu'on ne sait plus si Dieu est présenté comme le maître des saisons ou bien si les saisons incarnent l'époque du règne de Dieu sur la terre.
5 : A. un vent mystérieux amène des oiseaux du ciel
Le peuple au désert reçoit la manne chaque jour, mais il réclame aussi de la viande. Moïse est écrasé par le poids de ce peuple. Dieu fait alors deux choses : 1) il prend de l'esprit du Seigneur qui repose sur Moïse et le fait reposer sur soixante-dix, et même soixante-douze, anciens ; ces hommes aideront Moïse à réguler le peuple. Quand ils reçoivent l'esprit, ils prophétisent. 2) Dieu fait ensuite se lever un vent (le mot pour "vent" est ici le même que celui que l'on a traduit par esprit : ruah) qui apporte de la mer un vol de cailles, lesquelles tombent sur le camp des Hébreux et leur fournissent ainsi la viande réclamée. Un diptyque donc : un souffle-esprit d'en haut s'étend de la chair Moïse à celle de soixante-douze personnes / un souffle-vent d'en haut apporte la viande (en hébreu un même mot, basar, désigne la viande et la chair).
6 : C. "fut avec David ce jour et par la suite".
L'esprit du Seigneur descend sur David selon 1 Samuel 16, 13 et restera sur le jeune homme. Saül au contraire semble ne pas "fixer" l'esprit du Seigneur qui se retire de lui (1 Samuel 16, 14). Les textes esquissent ainsi une sorte de "personnalité" de cet esprit du Seigneur qui n'a rien d'une force anonyme, mais va et vient selon l'accueil qui lui est fait.
7 : B. des quatre vents
Ézéchiel 37, 9 : "(Le Seigneur) me dit : “Prophétise à l'esprit (ruah), prophétise, fils d'homme. Tu diras à l'esprit (ruah) : Ainsi parle le Seigneur : Des quatre vents (ruah), viens, esprit (ruah) ; souffle dans ces morts et qu'ils vivent". Nouvelle "indistinction organisée" entre le souffle du Seigneur et le souffle du vent, nouvel entrelacement entre la parole (le prophète parle au nom du Seigneur) et l'esprit. L'esprit-vent vient des quatre vents-esprits. Ces quatre vents peuvent marquer les quatre points cardinaux (on pouvait désigner les quatre directions par le nom des vents qui en provenaient), ou bien ils indiquent quatre sources de l'esprit qui parcourent le monde et ne forment en fait qu'une seule réalité (cf. Ézéchiel 1, 4-21 : vision de quatre vivants qui forment une unité ; pour la comparaison esprit de Dieu et vent qui parcourt la terre : cf. Jean 3, 6-8).
8 : C. qu'il le revêt.
Juges 6, 34 : "L'esprit du Seigneur revêtit Gédéon". L'image naît d'une expérience : l'esprit est comme répandu d'au-dessus comme un vêtement et descend sur la personne (Cf. 1 Samuel 16, 13 ; cf. psaume 133, 2). Ailleurs, sans qu'il soit fait spécialement mention de l'esprit, Dieu revêt celui qu'il aime "des habits du salut, du manteau de la victoire" (Isaïe 61, 10) : ce dont Dieu gratifie est expérimenté comme un vêtement qui enveloppe totalement. Le Christ dont parlent les lettres de s. Paul est semblablement un habit que l'on revêt : Romains 13, 14 ; Galates 3, 27. Voir encore la panoplie que le Chrétien revêt : Éphésiens 6, 17 ; l'Esprit Saint y figure, mais comme glaive cette fois !
9 : A. On ne sait s'il a six ou sept noms.
Isaïe 11, 1-3. Sur le rameau de Jessé, l'esprit du Seigneur reposera : "esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de vaillance, esprit de science et de crainte du Seigneur, et il respirera la crainte du Seigneur". Dans cette habituelle traduction du texte hébreu, l'esprit a six noms (dont deux fois la crainte de Dieu). Dans l'antique traduction grecque de la Septante (2è s. avant notre ère), le début de la liste est le même, mais la fin diffère légèrement : "…esprit de science et de piété, et l'esprit l'emplira de crainte de Dieu". Les deux mentions de la crainte de Dieu de l'hébreu font place à la "piété" puis à "la crainte de Dieu" selon cette version grecque. Sept noms sont ainsi affectés à l'esprit du Seigneur. C'est ce texte qui passera dans l'Église d'Occident par la traduction latine ultérieure (la Vulgate), et c'est là l'origine de la doctrine des sept dons du Saint-Esprit.
10 : B. un artisan
Dieu a décrit à Moïse ce qu'il désire comme sanctuaire au désert. Il conclut en disant : "Vois, j'ai appelé par son nom Beçaléel, fils d'Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda. Je l'ai rempli de l'esprit de Dieu, en sagesse, en intelligence, en connaissance et en tout travail" (Exode 31, 2-3). Notons qu'il s'agit ici de la deuxième mention du terme sagesse dans la Bible (première fois : Exode 28, 3).
11 : A. Elle fera bouillonner pour eux son esprit.
"Voici que je vais faire bouillonner pour vous mon esprit, je vous ferai connaître mes paroles" (Proverbes 1, 23). Bouillonner, c'est bien ce que signifie le verbe hébreu que l'on traduit parfois de manière inexacte par "répandre". La sagesse comme un prophète est remplie d'un esprit prophétique en ébullition (Cf. Jérémie 20, 9) et délivre une parole (Cf. plus haut : le verbe et l'esprit).
12 : C. un chérubin qui vole.
Psaume 18, 11 : "(Le Seigneur) monta sur un chérubin, prit son vol, il plana sur les ailes du vent (ruah)". Les chérubins sont des êtres mystérieux, des anges ailés, qui apparaissent dès Genèse 3, 24 et manifestent la présence de Dieu. Deux chérubins étaient représentés, les ailes éployées, sur l'arche d'alliance (Exode 25, 18-22). Dieu était supposé assis sur ces ailes et on l'appelait pour cette raison : "Dieu qui siège sur les chérubins" (1 Samuel 4, 4). Mais il lui arrive aussi, ce psaume l'atteste, de les chevaucher comme des montures à travers les airs.
13 : A. Ce psaume appelle "esprit saint" l'esprit de Dieu.
"Ne me rejette pas de devant ta face, ton esprit (ruah) saint, ne me l'enlève pas" (psaume 51, 13). Juste avant, le psalmiste a demandé à Dieu : "Renouvelle en mon sein un esprit (ruah) affermi" (v. 12). Un peu plus loin, il dit : "Mon sacrifice à Dieu, c'est un esprit (ruah) brisé" (v. 19). Dieu a un esprit qu'il donne ; l'humain parle aussi de son esprit. Ce dernier n'est pas une production naturelle : c'est Dieu qui lui rend sa nouveauté, ou bien cet esprit de l'homme devient sacrifice (= la part offerte à Dieu). Le psaume 51 est un des textes qui met en scène la correspondance entre l'esprit de l'homme et l'esprit de Dieu et leur entrelacement. Cf. encore Lettre aux Romains 8, 16 : "L'Esprit lui-même témoigne avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu" (Romains 8 est un texte essentiel sur la vie dans l'Esprit). Sur l'expression "esprit saint" dans l'Ancien Testament, voir Isaïe 60, 9-10 qui établit un lien comme notre psaume entre "face de Dieu" et "esprit saint".
14 : C. un esprit calomniateur.
Dieu envoie un esprit mauvais en Saül (1 S 16, 14-23 ; 18, 10…). Il envoie un esprit de mensonge sur les prophètes qui entourent les rois d'Israël et de Juda (il faut lire d'urgence 1 Rois 22, un chapitre étonnant). On peut s'offusquer de ces textes. Mais d'abord la Bible affirme que rien n'échappe à Dieu. Il n'y a pas un monde parallèle qui vivrait sa vie en dehors du pouvoir de Dieu ; tout vient de lui. Mais surtout, quand Dieu envoie ces sortes d'esprits, il n'afflige pas soudain des gens qui étaient de sympathiques particuliers suivant gentiment leur petit bonhomme de chemin. Il donne à ces gens l'esprit qui correspond à ce qu'ils sont et désirent. À Saül que Dieu a choisi comme premier roi messie d'Israël et qui s'écarte très vite de Dieu pour suivre les avis des autres et ne pas faire grand-chose, Dieu donne l'esprit correspondant à cette attitude : l'esprit du monde, qui produit des fonctionnements marqués par la rivalité, la peur, la jalousie. Aux prophètes des rois qui jouent la comédie et ne disent que ce que les puissants veulent entendre, Dieu envoie un "esprit mensonger" à la mesure de leur tartufferie.
15 : A. "Il a en lui l'esprit des dieux saints"
La reine parle avec les références qu'elle a : Daniel semble pour elle être gratifié par les dieux d'un esprit d'exception. Cela appartient dans la Bible à une présentation constante : ce qui vient de Dieu ne passe pas inaperçu. Chacun l'interprète avec les moyens qu'il a, mais il n'empêche : chacun l'a remarqué. Dans les évangiles, ce sont d'abord les esprits mauvais qui proclament que Jésus est "le Saint de Dieu" (Marc 1, 23-28).
16 : A. Elle est un esprit philanthrope
Le Livre de la Sagesse est sans doute le livre le plus récent dans l'Ancien Testament. Il fait partie des livres deutérocanoniques : les Juifs ni les Protestants ne les reconnaissent comme parties du canon des Écritures inspirées. Les Catholiques et les Orthodoxes les considèrent, eux, comme canoniques. Le livre de la Sagesse a sans doute influencé s. Paul. Il dit d'emblée que la Sagesse est "un esprit ami des hommes" ("philanthrope" en grec). C'est une caractéristique de la Sagesse dans l'Ancien Testament : elle vient de Dieu et aime les humains, faisant pour eux tout ce qu'elle peut (cf. Proverbes 8, 31 : la Sagesse dit qu'elle fait les délices de Dieu, mais aussi qu'elle trouve ses "délices avec les fils des hommes" (Proverbes 8, 30-31). Dans la tradition chrétienne, la figure de la Sagesse a été reçue comme figure du Fils (la Sagesse est une Personne dans l'Ancien Testament qui donne à manger et enseigne sur les places : Proverbes 1, 20ss et 9, 1-6 par exemple) ; elle a aussi été comprise comme l'Esprit de Dieu qui vient renouveler les humains. Elle figure ainsi à juste titre, sans que l'on ait besoin de choisir, les deux grands missionnaires qui viennent du Père : le Fils et l'Esprit.
17 : A. "L'esprit du Seigneur a parlé par moi"
En 2 Samuel 23, 2-3, David proclame, en appelant son poème un oracle : "L'esprit du Seigneur a parlé par moi, et sa parole est sur ma langue. Le Dieu de Jacob a parlé, le Rocher d'Israël m'a dit…". Juste avant, David s'est intitulé messie pour la première fois en deux versets consécutifs (2 Samuel 22, 51 et 2 Samuel 23, 1). Le messie est donc un homme incarné (cf. la mention de la langue) dont la chair fait entendre la parole de Dieu (ce que dit le messie ou ce que dit Dieu, c'est tout un). Cette parole est inspirée par l'esprit du Seigneur.
18 : B. L'esprit l'agite
L'esprit agite Samson. Le verbe indique plusieurs fois dans l'Ancien Testament un trouble, une intense agitation intérieure. Ce verbe désigne ainsi le bouleversement de Pharaon (Genèse 41, 8) et du roi Nabuchodonosor (Daniel 2, 1-3) à la suite de songes qu'ils ont eus. On ne sait pour le cas de Samson ce que provoque exactement l'esprit. Cela s'inscrit dans une exploration que fait le Livre des Juges : Dieu donne son esprit à ceux qui ont une mission pour le peuple, mais cela ne veut pas dire que ces récepteurs soient toujours ni immédiatement conformes aux inspirations de l'esprit. De fait Samson, comme Jephté qui reçoit aussi l'esprit (Juges 11), sont des personnages énigmatiques qui semblent garder une sorte de "quant à soi" même si l'esprit leur est donné.
19 : A. " l'esprit du Seigneur te rendra invisible"
L'esprit du Seigneur emporte parfois ceux qui vivent avec lui et leur font franchir de grandes distances. Cf. Ézéchiel 3, 14 ; 8, 3… Dans les Actes des Apôtres, le diacre Philippe est semblablement emporté par l'Esprit qui l'avait d'abord détourné de son chemin prévu et qui "se rattrape" ainsi !
20 : C. un chandelier
Isaïe 61, 1-3 : "L'esprit du Seigneur est sur moi, parce que le Seigneur m'a donné l'onction (…) pour consoler tous les endeuillés, leur donner un turban au lieu de cendre, une huile d'allégresse au lieu d'habits de deuil". Le texte hébreu dit exactement : "pour consoler tous les endeuillés, pour donner aux endeuillés de Sion un turban". Le turban est une coiffure majestueuse, employée à faux dans la parade sociale (Isaïe 3, 20) ou selon le rite par les prêtres lors de l'action liturgique (Exode 39, 28). Le prophète qui parle, marqué par l'onction (faite traditionnellement avec de l'huile), annonce à ceux qui pleurent qu'ils seront gratifiés d'une huile de joie. Sur lui repose l'esprit ; or, comme nous l'avons déjà noté, une image visible va relayer cette présence invisible : les endeuillés seront couverts d'un turban splendide qui reposera sur leurs têtes. Jésus cite le début de ce passage d'Isaïe quand il parle à Nazareth au début de sa mission (Luc 4, 18).

BILAN
DiQuid n°5
Tous les résultats sont œuvres de l'Esprit !

1) Si vous avez de 15 à 20 points, vous êtes visiblement habité par l'Esprit qui s'est joint à votre esprit pour se donner à connaître. Vous n'avez plus rien d'extérieur à gagner : qui a l'Esprit a tout.

2) Si vous avez de 10 à 14, vous êtes sur les chemins de l'Esprit. Vous avez gagné de poursuivre votre quête avec l'ange Raphaël qui accompagnait Tobie (les anges ont partie liée avec l'Esprit saint). Il dit en effet à Tobie : "Je connais parfaitement tous les chemins".

3) Si vous avez entre 5 et 9, ne vous désespérez pas : l'Esprit offre, nous l'avons vu, des voyages accélérés et des randonnées de rattrapage. Vous avez donc gagné de partir avec Ézéchiel qui témoigne : "un esprit m'enleva entre la terre et le ciel et il m'amena à Jérusalem en des visions divines" (Ézéchiel 8, 3).

4) Si vous avez entre 0 et 4, vous êtes bienheureux : tout vous sera désormais découverte. Comme l'Esprit emplit tout, sa présence est à trouver où que vous alliez et quoi que vous fassiez. Confiez-vous à la divine Sagesse : "en elle est, en effet, un esprit intelligent, saint, unique, multiple, subtil, mobile, pénétrant, sans souillure, clair, impassible, ami du bien, prompt, irrésistible, bienfaisant, ami des hommes, ferme, sûr, sans souci, qui peut tout" (Livre de la Sagesse 7, 22-23).

Philippe Lefebvre 05 08
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