Parloir


Viviane de Montalembert

 

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 Tu aimeras…
     comme toi-même

  Un esprit de
    sagesse…

 Il a pris chair de
    la Vierge Marie

 Sodoma, enquête
   au cœur du Vatican

 

"La fraude mystique de Marthe Robin"

 de Conrad De Meester*

L'époque s'y prêtait, je m'en souviens. C'était dans les années 60 et 70. On sortait du formalisme des années 50. L'Église, comme la société, faisait sa mue et retrouvait la ferveur des premiers temps. La Bible, après Vatican II, était dans toutes les mains et l'on redécouvrait les fastes byzantins. On se sentait alors catholique autant que protestant et orthodoxe, c'était l’Église réunifiée. Avec André Gouzes, on laissait derrière soi les incontournables Mannik et Jo Akepsimas pour accéder à la "grande liturgie". Enfin on ne s'ennuyait plus dans les églises ! À Rome, on parlait de "nouvelle évangélisation" et les autorités, d'abord méfiantes, voyaient affluer les vocations… comment ne pas prendre le train en marche ?

Et Dieu parlait à une femme, là-bas, quelque part dans les montagnes de la Drôme. La terre était à nouveau en connexion avec le ciel ! Partout surgissaient des communautés nouvelles dont les "fondateurs" se rendaient au chevet de Marthe Robin pour y recueillir son approbation. "Marthe" était un label ! – autant de communautés qui, trente ans plus tard, toutes, avoueront quelques turpitudes dont la "fraude" de Marthe Robin apparaît aujourd'hui comme le dernier avatar.

Le livre de Conrad De Meester se lit comme un roman d'Agatha Christie : Marthe a-t-elle menti ? A-t-elle bénéficié de complicités ? La plume est alerte. On n'y trouve pas d'acrimonie, aucun compte à régler. Conrad De Meester professionnellement se passionne pour l'aventure mystique. Il est, dans ce domaine, un chercheur reconnu et un érudit scrupuleux auquel on fait confiance. Mais là, il est décontenancé. Il ne s'y attendait pas. Maintes fois, il l'écrit et se désole. Sa démonstration est imparable et sa déception immense.

À la fin, on en sort avec la sensation d'avoir assisté, avec Marthe Robin, à un énorme canular ! Mais le regrette-t-on vraiment ? Peut-être pas tant que cela, en vérité, car ce que l'on entendait à l'époque des phénomènes la concernant, la plupart du temps était très sombre. Je me souviens particulièrement de ce que l'on racontait des circonstances de sa mort : elle aurait été jetée à bas de son lit… tuée par le diable en quelque sorte ! Cela impressionnait – l'enquête de Conrad De Meester la montrera, tout au contraire, trahie par sa mort même.

Peut-être la tromperie commençait-elle là, justement, dans cette fascination suscitée par la nature même des récits qui l'accompagnaient, où le diable tenait beaucoup de place ; comme si la fréquentation du "grappin" pouvait à aucun moment lui être une garantie de sainteté ! Non, décidément, "il y manque la clarté et la candeur, cette honnêteté propre aux grandes personnalités spirituelles", conclura l'auteur.

Une "clarté" et une "candeur" précisément que l'on trouve dans l'écriture de Conrad De Meester, un homme qui sait voir le mal et le dire sans jamais rien céder à la basse jouissance de la dénonciation, témoignant par là même de la béatitude des "cœurs purs". Le suivre dans son étude, c'est un peu se mettre à son école et s'en trouver meilleur.

Viviane de Montalembert 11/20

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4ème de Couverture

Il est des livres d’investigation dont les révélations provoquent un avant et un après. Parce qu’ils dévoilent un mensonge établi, en démontant chaque raison secrète, chaque rouage caché, en démasquant les auteurs, les complices et les victimes.

Tel est cet ouvrage, appelé à causer un séisme au sein de l’univers catholique.

C’est en odeur de sainteté que meurt Marthe Robin en 1981. La paralysée de la Drôme a passé des décennies à se nourrir seulement de la communion, à connaître des visions surnaturelles, à éprouver les stigmates du Christ et à transmettre ses dialogues avec Dieu. Elle a reçu des milliers de visiteurs et inspiré le mouvement international des Foyers de Charité. Ses disciples voulaient qu’elle soit béatifiée et canonisée. Pensant en faire l’avocat de leur cause, ils confièrent ses archives au carme Conrad De Meester.

Mais le spécialiste de la mystique féminine, va se faire le procureur de Marthe Robin. Le rapport circonstancié qu’il adresse à Rome, dans lequel il démontre et dénonce une fraude systématiquement organisée, est enterré. Au soir de sa vie, il reprend son réquisitoire, entraînant le lecteur dans la reconstitution de son enquête, déroulant une à une les pièces à conviction, enchaînant les découvertes graphologiques, textuelles, chronologiques, factuelles, médicales qui démontrent la construction de l’imposture.

C’est le manuscrit retrouvé dans la cellule de Conrad De Meester à sa mort, le 6 décembre 2019, que publie les Éditions du Cerf, son éditeur historique. Afin que, selon son vœu, triomphe l’exigence évangélique de la vérité.

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